Samedi 16 janvier 2016, à la Maison des pratiques artistiques amateurs à Saint Germain s’est tenue la manifestation annuelle de la FNCTA : La singulière rencontre. Singulière en effet puisqu’à la demande d’Alix Turola Tardieu, fille de Jean Tardieu, la FNCTA a rendu hommage à cet auteur dont on célèbre cette année le 20ème anniversaire de sa disparition.
Un appel à candidature à toutes les troupes affiliées en France a été lancé et cinq troupes ont été retenues sur une dizaine de postulantes afin d’illustrer le parcours atypique de cet auteur à travers des petites formes. Textes où se mêlent l’ombre et la lumière, le langage réinventé, les situations absurdes. Nous avons demandé à Nicolas Saulais, professeur de français et auteur d’un dossier dans le livre Jean Tardieu 9 courtes pièces édité chez Gallimard- collection folio plus, classiques – de ponctuer ces différentes présentations et de nous éclairer sur l’œuvre théâtrale de cet auteur proche du mouvement surréaliste.
Conversation Sinfonieta par la Compagnie du Bout du banc de Paris nous a entraînés dans un opéra sans musique
Escapade en jeu d’Andresy nous a fait pénétrer dans un manoir rempli de personnages interprétés par un seul comédien.
Avec les Tréteaux de Louveciennes, le trio classique du vaudeville (ici le mari, la femme et la maitresse) s’exprime à travers un langage détourné et comique.
Une troupe venue de Guadeloupe, la Compagnie des 3 R nous a fait comprendre à travers l’Epouvantail, « poème à jouer » la gravité dans l’œuvre de Tardieu mais dans une situation proche de la dérision.
C’est avec la Troupe du Conciliabule de Saint Nazaire que l’on saisit l’absurdité et l’incommunicabilité que ce poète dénonce avec le Guichet et le Meuble.
De toute façon, il faudra affronter l’inévitable. Et l’on retrouve là encore sa création entre rire et angoisse, les deux aspects de sa recherche se référant au masque qui pleure et au masque qui rit , symboles du théâtre depuis l’Antiquité.
Les élèves de 6ème du collège des Francs Bourgeois, emmené par leur professeur, Nicolas Saulais ont joué la Mort et le Medecin. Le personnage du présentateur annonce au début de la pièce : Que vaut-il mieux pour des acteurs : jouer de façon enfantine un texte sérieux ou bien interpréter avec sérieux un texte naïf ? Ils nous ont convaincus que ce texte écrit pour des enfants devaient être joués par eux. Ces jeunes acteurs sont aussi intervenus pour illustrer petits problèmes et travaux pratiques, et la Môme Néant.
Nous avons partagé avec les nombreux spectateurs de l’auditorium les rires et l’émotion communiqués par tous ces comédiens dont les présentations dans ce bel écrin qu’est l’auditorium ont été mises en valeur par la compétence des régisseurs. Nous avons traversé ensemble l’œuvre de Jean Tardieu « cet auteur discret qui habille d’humour son désespoir et maquille son rire étincelant de quelques couleurs sombres comme l’a justement souligné Nicolas Saulais.
Suzy DUPONT